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Pourquoi les Millennials continuent de vous plaquer.

Une lettre ouverte au management.

par Stephane Dine
23 Août 2017
Millennials

Indéniablement, la génération Y souvent aussi appelée Millenials, de ceux qui sont devenus adultes au début du 3ème millénnaire, bouscule maintenant depuis une décennie les organisations, les modèles managérieux et les stratégies d'entreprise.

Voici une lettre, écrite par Elizabeth McLeod, une jeune Millennial Américaine, qui souligne absolument parfaitement la vision et les besoins de cette génération vis à vis de leur carrière professionnelle et leur vie dans l'entreprise.

Cette lettre à l'origine en anglais vous est ici traduite. Voici également le lien d'origine.

Une lettre ouverte au management :

Vous nous avez engagé en pensant que celle-là serait peut-être différente ; Celui-ci pourrait être là pour le long terme. Nous sommes dans la société depuis six mois, nous donnons tout ce que nous avons, puis tout à coup, nous déposons une bombe. Nous démissionnons.

Nous connaissons les stéréotypes. Les Millennials ne se posent jamais. Nous nous noyons sous les dettes pour des diplômes inutiles. Nous refusons de quitter notre portable. Nous sommes dépendants aux cafés lattes même si c’est au prix de notre facture d'eau. Nos dirigeants ne se trompent pas à propos de ces perceptions. Mais, indiquer nos dépenses parfois irresponsables et notre peur de l'engagement interpersonnel, ne va pas résoudre votre problème. Vous avez encore besoin de nous. Nous sommes ceux qui ont maîtrisé les médias sociaux, qui ont l'énergie de mille soleils, et qui s’enfileront des macchiatos à 5 dollars jusqu'à ce que le travail soit fait parfaitement.

J'ai travaillé dans le monde de l’entreprise en Amérique, les bureaux administratifs, les agences de publicité et les restaurants. J'ai eu des chefs allant de 24 à 64 ans. J'ai eu des patrons que j'aimais, et les patrons que je n'aimais pas. J'ai vu mes pairs quitter, et j'ai quitté quelques fois moi-même. Voici ce qui est vraiment derrière la lettre de démission de vos Millennials :

1. Vous tolérez la faible performance

C'est tout à fait démoralisant pour un employé performant. Je travaille dur, j’y mets du cœur, et chaque fois que je lève la tête « Donna-Do-Nothing » ne pense qu’à trouver le temps maximum acceptable pour une pause déjeuner. Je commence à me demander pourquoi le leadership tolère cela.

Est-ce la norme ici ? Non merci.

Fait : Les employés non performants ont un effet de refroidissement sur tout le monde.

2. Le ROI ne me suffit pas.

J'ai passé mon dimanche à réfléchir à la façon dont je pouvais faire la différence pour nos clients. Maintenant, c'est lundi matin, qu'est-ce que j'entends ? Prix de l'action. Facturation. ROI. Soudain, ma « Power playlist » du lundi semble inutile. Je suis assise dans une salle de conférence en vous écoutant sur les flux de trésorerie.

Je faisais plus d'argent en étant barmaid pendant mes études que dans ce poste d'entrée de gamme. Vous dites que je vais être augmentée dans une année si l'entreprise atteint certains chiffres ? Et alors ? J'ai besoin de quelque chose qui me motive aujourd'hui. Parlez-moi de la façon dont nous faisons la différence, pas de votre rapport sur le ROI.

Fait : Les organisations ayant un but plus grand que l'argent ont un taux de croissance supérieur à celui de leurs concurrents.

3. La culture est plus qu’un plateau repas gratuit.

Ne confondez pas la culture avec les avantages. Oui, je suis une Millennial intéressée qui apprécie vraiment les déjeuners gratuits. Mais je ne me réveille pas à 6 heures du matin tous les jours pour jouer au baby-foot dans la salle de pause. Je ne suis pas convaincue d’être plus créative après un « Bacon Turkey Bravo ».

Je dois être entourée de personnes qui sont au taquet pour ce que nous faisons. J'ai besoin d'un manager qui est motivé à pousser les limites et réfléchir différemment. Travailler dans un bureau cool est vraiment génial. Tout comme le déjeuner gratuit. Mais une culture qui amène du sens est plus importante.

Fait : Une culture du sens stimule la croissance exponentielle des ventes.

4. On peut aussi amener un peu d’humanité

Traitez-moi comme un numéro? Je vais retourner la faveur. Ce travail ne deviendra rapidement plus que le moyen de payer mon loyer. Je vais commencer à vivre en attendant le vendredi et compter les minutes jusqu'à 5 heures. Après quelques mois de cela, je vais probablement avoir une révélation ivre et réaliser que je veux plus pour ma vie que cela.

Ensuite, je vais vous prouver que vos hypothèses étaient correctes. 8 mois après avoir commencé, je vais démissionner et partir. Ou pire, je vais démissionner et rester, tout comme « Donna-Do-Nothing ».

Ce n'est bon ni pour l'un ni pour l’autre. Voici ce que vous devez savoir :

J'ai été élevée en croyant que je pourrais changer le monde. Je n’attends qu’une chose c’est que vous me montriez que le travail que nous faisons ici compte, même un peu. Je ferai des copies, j’irai chercher du café, je ferai le travail du bon petit soldat. Mais je ne ferai pas tout ça pour vous aider à avoir une nouvelle Mercedes.

Je vais vous donner tout ce que j'ai, mais je dois savoir que cela fait la différence et pour quelque chose de plus grand que votre compte de résultat.

Signé,
Une Millennial